Les élections présidentielles Guinée 2025 sont censées marquer la fin de la transition militaire dirigée par le Général Mamady Doumbouya. Pourtant, les signaux envoyés depuis Conakry laissent craindre un processus biaisé, verrouillé en amont.
Un engagement flou du pouvoir de transition
« Les élections présidentielles et législatives se tiendront avant la fin 2025 », a annoncé Amadou Oury Bah, Premier ministre guinéen.
Cette déclaration aurait pu rassurer. Mais, dans les faits, aucun calendrier électoral officiel n’a été diffusé. La junte militaire entretient une ambiguïté stratégique, laissant ainsi planer l’incertitude sur la tenue effective des scrutins.
À neuf mois de l’échéance, aucun jalon institutionnel ni cadre de dialogue politique structuré n’a en effet été activé.
Un cadre légal en décalage avec les normes de la CEDEAO
La CEDEAO impose un minimum de garanties démocratiques via son Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance.
« Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédant les élections », précise l’Article 2.
Or, à l’approche des élections présidentielles Guinée 2025, aucune réforme n’est concertée avec les partis d’opposition. Le risque d’une violation du protocole s’accentue, nourrissant donc la défiance.
Un paysage politique brutalement remodelé
La junte guinéenne a procédé à une série de décisions controversées. En quelques semaines, 53 partis politiques ont été dissous sans procédure contradictoire ni droit de recours garanti.
Parmi les formations suspendues pour trois mois figurent le RPG d’Alpha Condé et l’UFR de Sidya Touré, tous deux des poids lourds de la scène politique guinéenne.
L’UFDG, parti majeur de l’opposition, est en effet menacé d’exclusion s’il n’organise pas son congrès sous 45 jours.
« Ce n’est pas un dialogue rompu, c’est un dialogue inexistant », déplore un militant de la société civile.
Des critères administratifs contestables
Les motifs avancés par la junte sont jugés faibles et sélectifs. Le défaut d’un compte bancaire actif ou l’absence d’un congrès récent sont utilisés pour disqualifier des partis pourtant historiques.
Cette purge redéfinit l’arène politique en faveur du régime de transition. Seuls 99 partis jugés inoffensifs pour le pouvoir sont désormais habilités à participer aux activités politiques.
Une opposition neutralisée, une campagne voilée
Dans le même temps, les signaux d’une pré-campagne pro-Doumbouya se multiplient. À Conakry, des affiches à l’effigie du Général fleurissent sur les grandes artères, incitant à sa candidature.
« Le décor est planté pour un scrutin verrouillé où la compétition serait symbolique », analyse un chercheur en gouvernance basé à Dakar.
Les principaux opposants potentiels de Mamady Doumbouya sont fragilisés, limitant d’avance la pluralité du scrutin.
Une transition sous surveillance internationale
Malgré la tension croissante, la CEDEAO et l’OIF, qui avaient accompagné la prise de pouvoir du général en 2021, tardent à réagir.
« Le silence prolongé de ces organisations affaiblit la crédibilité des mécanismes régionaux de contrôle démocratique », estime un diplomate ouest-africain.
Le manque d’initiatives fortes de la communauté internationale inquiète aussi les ONG locales, qui redoutent l’él’émergence d’un conflit pré et post-électoral.
Un climat de plus en plus délétère
L’absence de dialogue, le rétrécissement de l’espace civique et l’agenda flou laissent présager un scrutin sous contrôle, loin des standards démocratiques attendus.
« Nous assistons à une militarisation rampante de la transition, loin des promesses initiales », s’alarme une figure de la société civile guinéenne.
Conclusion : Un processus électoral sous tension
À moins d’un sursaut politique ou d’une pression internationale accrue, les élections présidentielles Guinée 2025 pourraient s’achever sans surprise.
Le Général Doumbouya semble avancer, sans réelle concurrence, vers une prolongation de son règne.
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