France (Gard), vendredi 25 avril 2025. Un acte d’une violence inouïe a bouleversé la communauté musulmane locale ce matin. Un fidèle a été mortellement poignardé dans la mosquée Khadidja, située à La Grand-Combe, petite commune du département du Gard. L’attaque s’est produite en début de journée, alors que le lieu de culte n’était fréquenté que par deux hommes : la victime et l’agresseur présumé.
Une attaque en pleine prière
Selon les premiers éléments de l’enquête, confirmés par le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini, le drame s’est produit aux alentours de 8h30. Les deux hommes se trouvaient seuls dans la mosquée pour accomplir la prière. Sans témoin direct, l’agression s’est déroulée en silence, jusqu’au départ précipité de l’auteur présumé, laissant le corps inerte de sa victime au sol.
Ce n’est qu’à 11h30, à l’arrivée des premiers fidèles pour la prière du vendredi, que le corps a été découvert. L’homme présentait de nombreuses plaies : entre 40 et 50 coups de couteau selon le médecin légiste. Un nombre qui témoigne d’une rage incontrôlée et d’un acharnement rare.
Une victime discrète et estimée
La victime, un homme d’une trentaine d’années, était connue de la communauté locale. Habitué du lieu, il venait souvent en avance pour préparer la mosquée avant l’arrivée des fidèles. « C’était quelqu’un de très respectueux, un garçon simple et discret », confie Salim Touazi, président de la mosquée Khadidja.
Ancien élève du lycée Pasteur, il y avait obtenu son CAP de maçonnerie. D’après plusieurs témoignages, il était également actif dans la vie locale, souvent aperçu dans les rues calmes de La Grand-Combe. Son décès laisse un vide profond parmi ceux qui le connaissaient, tant pour sa gentillesse que pour son implication silencieuse dans les affaires du quotidien.
L’ancien maire de la commune, Patrick Malavieille, n’a pas tardé à réagir en exprimant son indignation : « Ce garçon ne posait aucun problème. C’est impensable. La communauté est sous le choc. »
Un suspect toujours en fuite
L’agresseur présumé, dont l’identité n’a pas encore été confirmée, a pris la fuite juste après les faits. Les forces de l’ordre ont immédiatement lancé un vaste dispositif de recherche dans toute la région. Le parquet d’Alès a ouvert une enquête pour « meurtre », confiée à la section de recherche de Nîmes, en lien avec le groupement de gendarmerie du Gard.
Pour l’instant, aucune hypothèse n’est écartée, bien que les enquêteurs privilégient la piste d’un différend personnel ou d’un acte impulsif. « Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives », a indiqué le procureur Grini.
À ce stade, aucune revendication, ni élément laissant penser à un mobile religieux ou terroriste, n’a été relevé. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a été informé, comme le veut la procédure, mais n’a pas été saisi à ce jour.
Une communauté sous le choc, mais unie
L’annonce du drame a eu l’effet d’un électrochoc. La mosquée Khadidja a suspendu toutes ses activités, le temps de faire le deuil et de laisser place à l’enquête. Une cellule de soutien psychologique a été proposée aux fidèles les plus affectés.
Salim Touazi a pris la parole dans la journée pour appeler au calme et à la dignité : « Ce qui s’est passé ici est un drame. Mais ce n’est pas l’islam, ce n’est pas notre mosquée. Nous devons rester unis et dignes dans l’épreuve. »
Les messages de soutien n’ont pas tardé à affluer. Plusieurs élus locaux, ainsi que des représentants d’associations interreligieuses, ont exprimé leur solidarité. Sur les réseaux sociaux, des voix politiques nationales se sont également jointes au deuil. Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, a notamment publié : « Un homme a été atrocement assassiné ce matin dans la mosquée de La Grand-Combe. L’enquête permettra, je l’espère, d’appréhender rapidement l’auteur. Mon soutien à la famille de la victime et à la communauté musulmane. »
Une enquête minutieuse, une population inquiète
Les habitants de La Grand-Combe, peu habitués à ce type de violence, se disent profondément troublés. « Ici, tout le monde se connaît. Ce genre de choses, on voit ça à la télévision, pas dans notre quartier », raconte un commerçant installé à quelques pas de la mosquée.
Des questions commencent à émerger : l’auteur des faits avait-il déjà montré des signes inquiétants ? Y avait-il des tensions internes dans la communauté ? Les enquêteurs poursuivent les auditions pour retracer l’historique des relations entre la victime et son agresseur.
D’après une source proche du dossier, plusieurs fidèles auraient évoqué une altercation remontant à plusieurs semaines, sans qu’elle n’ait été signalée. Une piste qui pourrait expliquer l’acte, mais qui reste à confirmer.
Conclusion
Le drame de La Grand-Combe met en lumière une réalité douloureuse : même les lieux de paix peuvent être frappés par la brutalité. Pour les fidèles de la mosquée Khadidja, c’est un choc profond. Pour les autorités, c’est un défi à résoudre rapidement. Tandis que la communauté tente de se relever, une certitude demeure : la violence, d’où qu’elle vienne, n’a pas sa place dans un lieu de culte.
Pour suivre l’évolution de l’enquête en temps réel, les informations sont régulièrement mises à jour sur le site du Journal du Dimanche.
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