Une icône du Sénégal en pleine résurrection
Situé à seulement 30 kilomètres de Dakar, le Lac Rose du Sénégal, ou Lac Retba, est l’un des sites naturels les plus emblématiques du Sénégal. Connu pour sa couleur rose saisissante, ce joyau attire des visiteurs du monde entier, fascinés par ce phénomène naturel rare.
Mais en 2022, des inondations exceptionnelles avaient effacé cette teinte légendaire, bouleversant à la fois l’écosystème et l’économie locale.
Aujourd’hui, début 2025, le Lac Rose retrouve peu à peu sa couleur magique, symbole de la résilience de la nature et de la détermination des communautés qui l’entourent.
Pourquoi le Lac Rose a perdu sa couleur ?
La teinte rose du lac est due à la présence d’une micro-algue, Dunaliella salina, qui produit un pigment rouge lorsqu’elle est exposée à des conditions extrêmes de salinité et à une forte évaporation sous le soleil sénégalais.
En 2022, des précipitations record ont frappé la région de Dakar, provoquant des inondations majeures. Le niveau du lac a augmenté de près de trois mètres, diluant fortement sa salinité. Résultat : les micro-algues ont cessé de produire le pigment rose qui donne au lac son apparence spectaculaire.
En plus de ce déséquilibre écologique, ces crues historiques ont mis à rude épreuve les berges et infrastructures locales, accentuant l’impact de la catastrophe naturelle.
Une économie locale durement touchée
Le Lac Rose est bien plus qu’un décor de carte postale : c’est aussi un pilier de l’économie locale. Environ 3 000 familles vivent directement de l’exploitation du sel qui se forme dans ses eaux hypersalées.
Chaque année, ce sont des milliers de tonnes de sel qui sont extraites du lac, une ressource précieuse commercialisée à travers le pays et à l’international.
Les inondations ont causé la perte de près de 7 000 tonnes de sel, soit un manque à gagner de plus de 250 000 dollars. Le tourisme a également fortement décliné durant cette période, impactant les commerçants, artisans et guides locaux.
Des initiatives pour restaurer le lac
Face à ce désastre, des actions concrètes ont été mises en place pour restaurer l’écosystème. Les autorités sénégalaises, accompagnées par des ONG environnementales et des experts hydrologues, ont œuvré à :
- Canaliser les eaux excédentaires pour réduire le niveau du lac ;
- Stabiliser les berges pour limiter l’érosion ;
- Sensibiliser les populations locales aux pratiques de gestion durable.
Petit à petit, ces efforts portent leurs fruits. En 2025, les niveaux de salinité remontent progressivement et les conditions idéales pour la prolifération des micro-algues sont de retour.
Selon le photographe Jacques Dor, qui suit l’évolution du site depuis plusieurs années, « le rose revient et avec lui l’espoir des populations locales qui vivent du lac ».
Vers une renaissance durable
La redécouverte progressive de la couleur du Lac Rose a déjà un effet bénéfique. Les touristes, curieux de revoir cette merveille naturelle, commencent à revenir. Les agences locales relancent leurs circuits, et la production de sel reprend lentement mais sûrement.
Mais cette résilience doit s’accompagner d’une stratégie à long terme face aux aléas climatiques.
Le gouvernement sénégalais envisage désormais d’intégrer le Lac Rose dans un programme de patrimoine naturel protégé, avec des actions de prévention contre les risques de crues et d’adaptation face au changement climatique.
Le Lac Rose, plus qu’un site touristique
Le Lac Rose incarne bien plus qu’un simple lieu à visiter : c’est le cœur battant d’une région et un symbole de la capacité de l’homme à cohabiter avec la nature.
Sa renaissance est une opportunité unique de repenser la valorisation de ce patrimoine, non seulement pour l’économie locale, mais aussi pour l’éducation environnementale.
Préserver le Lac Rose, c’est préserver l’héritage naturel du Sénégal et un pan de son identité.
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