Vatican, 21 avril 2025, Le monde catholique et bien au-delà est en deuil. Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, est décédé ce lundi matin à 7h35 dans sa résidence de la Casa Santa Marta, au Vatican, à l’âge de 88 ans.
Il s’est éteint paisiblement, entouré de ses proches collaborateurs, après plusieurs mois de lutte contre une double pneumonie. C’est le cardinal Kevin Farrell, Camerlingue de la Sainte Église romaine, qui a officiellement annoncé son décès depuis la chapelle de la résidence pontificale.
Une santé fragile, mais une volonté intacte
Les signes avant-coureurs d’un déclin étaient apparents depuis fin 2024. Affaibli, le pape avait été hospitalisé durant 38 jours en début d’année. Malgré cela, il avait insisté pour maintenir ses apparitions publiques, dont la plus marquante fut sa bénédiction « Urbi et Orbi » à Pâques, moins de 24 heures avant sa mort. D’une voix faible, mais ferme, il avait alors lancé un appel vibrant à la paix dans le monde : « Que les armes se taisent, que le dialogue prévale. »
Cette dernière bénédiction, désormais perçue comme un testament spirituel, symbolise l’essence de son pontificat : un appel constant à la miséricorde, au dialogue, à la paix, et à l’attention envers les plus vulnérables.
Une élection hors norme
Élu le 13 mars 2013, François restera dans l’histoire pour plusieurs raisons : il fut le premier pape jésuite, le premier venu des Amériques, et le premier non-européen depuis plus d’un millénaire. Argentin d’origine italienne, né à Buenos Aires en 1936, il apportait une vision du monde façonnée par les défis de l’Amérique latine : pauvreté, inégalités sociales, corruption mais aussi une foi populaire vibrante.
Son élection marquait une volonté claire de réforme au sein d’une Église secouée par des scandales et parfois déconnectée de la réalité du monde moderne.
Un pontificat audacieux et humaniste
Le pape François a profondément transformé l’image et le rôle du Saint-Siège sur la scène internationale.
Réforme de la Curie
Il a entrepris une réforme interne de l’administration du Vatican pour la rendre plus transparente, plus éthique, et plus proche des fidèles. Il a réduit le train de vie du Saint-Siège et mis l’accent sur la responsabilité financière et morale des évêques et cardinaux.
Engagements sociaux
Il a été un fervent défenseur des migrants, des pauvres, et des minorités. Il a dénoncé avec vigueur les inégalités économiques, qualifiant le capitalisme débridé de « nouvelle forme d’idolâtrie. » Il a également plaidé pour des politiques climatiques ambitieuses, publiant en 2015 l’encyclique Laudato Si’, saluée au-delà des cercles religieux.
Ouverture doctrinale
François n’a jamais modifié la doctrine de l’Église, mais il a élargi le regard pastoral. Il a soutenu les unions civiles pour les couples homosexuels, encouragé l’intégration des divorcés remariés à la vie ecclésiale, et renforcé le rôle des femmes, même s’il n’a pas franchi le pas de l’ordination féminine. Il a aussi instauré un ton plus miséricordieux et moins moralisateur dans le discours catholique.
Une communication moderne et authentique
Le pape François maîtrisait parfaitement l’art de la communication dans un monde numérique. Présent sur les réseaux sociaux, notamment sur X (anciennement Twitter), il s’exprimait avec simplicité et sincérité, touchant des millions de personnes bien au-delà des fidèles catholiques.
Sa proximité, son humilité, son refus des symboles de pouvoir, préférant résider à la Casa Santa Marta plutôt qu’au Palais apostolique, ont renforcé son image de pasteur proche du peuple.
Réactions internationales
La disparition du pape a provoqué une avalanche d’hommages dans le monde entier.
Le roi Charles III, qui l’avait rencontré le 9 avril à Rome, a publié un message rappelant la chaleur de leur échange et la sagesse spirituelle du souverain pontife. Le président américain Joe Biden, fervent catholique, a salué « un homme de foi, d’humilité, et de courage moral ». Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a loué un leader engagé en faveur du dialogue interreligieux et de la justice climatique.
De nombreux chefs religieux, y compris des imams, rabbins, et dignitaires bouddhistes, ont également exprimé leur respect et leur tristesse.
Les rites funéraires et la suite
Le corps du pape François sera exposé à la basilique Saint-Pierre à partir de mercredi, afin que les fidèles puissent venir lui rendre hommage. Le rite de vérification du décès et la mise en bière auront lieu ce lundi soir, à 20h, selon le protocole en vigueur. Les obsèques devraient se dérouler samedi prochain, sous la présidence du doyen du Collège des cardinaux, Giovanni Battista Re.
Le Camerlingue a par ailleurs annoncé que le conclave se réunira dans les 15 à 20 jours à venir pour élire le nouveau pape. Ce processus traditionnel verra les 120 cardinaux électeurs du monde entier se rassembler à huis clos dans la chapelle Sixtine.
Un héritage qui dépasse les dogmes
Le pape François laisse un héritage profondément humain. Il a su incarner une Église au service du monde, non pas repliée sur ses traditions, mais ancrée dans la compassion et la justice. Il n’a pas cherché la perfection doctrinale, mais l’amour en actes.
Son message était clair : « Qui suis-je pour juger ? » avait-il dit dès 2013 à propos des personnes homosexuelles. Une phrase choc devenue emblématique d’un pontificat de rupture.
En guise de conclusion
Alors que le monde catholique s’apprête à vivre une nouvelle transition, le souvenir du pape François restera gravé comme celui d’un homme simple, déterminé, spirituel, et profondément humain. Il n’a pas changé l’Église en un jour, mais il l’a poussée à regarder autrement, à écouter, à avancer.
Pour suivre en direct les hommages et les préparatifs du conclave, vous pouvez consulter le site officiel du Vatican
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